La recherche qui a été réalisée à partir d'entretiens avec 32 architectes travaillant suivant des statuts variables, soit à plein temps, soit à temps partiel, dans 5 CAUE du sud de la France, s'était fixée comme objectif de comprendre comment, à partir du développement de nouvelles pratiques du métier d'architecture, en l'occurrence ici celle de conseil, peuvent se constituer de nouvelles identités professionnelles; c'est là une question centrale pour un métier dont les pratiques, longtemps marquées par une étroite conjonction entre la maîtrise d'oeuvre et le statut libéral, sont en pleine transformation.
Quel que soit le statut de ceux qui l'exercent, à plein temps ou à temps partiel, cette activité de conseil est fortement travaillée par les rapports qu'elle entretient avec la pratique de la maîtrise d'oeuvre; des positions très contrastées se définissent, issues d'une sorte de négociation personnelle faite de l'histoire, de la formation, des rencontres propres à chacun, et qui s'actualise au sein d'une équipe. Entre ceux pour qui la pratique du conseil trouve sa pertinence dans les compétences propres à l'activité de la maîtrise d'oeuvre en complémentarité, la voie semble étroite pour la constitution de cette activité de conseil en pratique autonome du métier d'architecte.