Environnement
Paysage
Cet ouvrage est le numéro spécial de la revue "Autrement". Il se compose des articles suivants:
-"Plates-bandes et herbes folles: les ethnologues au jardin." par Françoise Dubost. A travers rites , symboles et pratiques magiques décrits par les ethnologues et les anthropologues, apparaissent, d'une
Cet ouvrage est le numéro spécial de la revue "Autrement". Il se compose des articles suivants:
-"Plates-bandes et herbes folles: les ethnologues au jardin." par Françoise Dubost. A travers rites , symboles et pratiques magiques décrits par les ethnologues et les anthropologues, apparaissent, d'une civilisation à l'autre, les invariants de la culture jardinière. Dans les jardins exotiques comme dans ceux de nos campagnes ou de nos banlieues, s'opposent et coexistent mesure et démesure, ordre et désordre, nature et artifice, sauvage et domestique.
-"La part maudite." par Pierre Sansot et Annie Pilon. Le jardin public est-il vraiment une clairière de quiétude dans la jungle urbaine? Rien n'est moins sûr. Ramené au sauvage par la nuit qui le rend angoissant, investi par des populations marginales-exclus, homosexuels-qui s'inventent une socialité parallèle, vandalisé par des actes qui renversent les règles, il n'échappe pas à la violence, comme si la nature prenait sa revanche sur notre obsession de l'ordre.
-"Jardiniers anglais, entre conformisme et création." par Sylvie Nail. Notre image stéréotypée du jardin anglais-le cottage garden à la tenue impeccable, débordant de fleurs-tend à occulter la réalité sociale. D'un côté, la persistance de normes culturelles, véhiculées dans les grandes expositions horticoles ou les prestigieuses propriétés ouvertes au public, s'incarne dans le "jardin de devant", vitrine de la maison. Mais à l'arrière, la créativité peut s'épanouir dans un espace intime, expression de soi, où l'on espère se guérir du tumulte moderne.
-"Poliphile ou les combats du désir." par Gilles Polizzi. Le songe de Poliphile: le titre jouit d'une immense renommée parmi les amateurs de jardins, mais on réduit trop vite l'oeuvre de Colonna (1499) au triomphe de la raison géométrique qui s'incarnerait dans l'île de Cythère. Il faut parcourir avec le héros les paysages déployés dans le récit et les gravures, tour à tour lieux de délices ou d'effroi, pour comprendre que ce livre construit une esthétique du jardin qui va traverser les siècles suivants: celle de l'expressivité de l'espace, où se jouent la découverte de l'eros et le dévoilement du monde.
-"Le jardin des origines: Palissy et du Bartas."par Frank Lestringant. Alors que la France résonne des guerres de religion, deux écrivains protestants rêvent sur l'Eden, son harmonie et sa transparence. Le poète du Bartas imagine Adam dans un paradis géométrique "à l'italienne", peuplé de créatures légendaires et insolites qui l'émerveillent et rendent grace au Créateur. Palissy, le savant potier, conçoit un refuge idéal qui serait comme un livre que l'on feuillette avec ses pieds, où des grottes invitent à plonger dans la vie ténébreuse et fascinante des origines. la fantaisie et l'étrange, exotique chez le premier, rustique chez le second, participent en fait d'une mystique.
-"Les prodiges du prince: Pratolino, refuge féerique." par Hervé Brunon. Pratolino, le parc crée pour François Ier de Médicis à la fin du XVIème siècle, résume toute une époque, du moins telle qu'elle s'est incarnée dans ce personnage frotté d'alchimie et de sciences, rêveur et mélancolique. Un jardin animé de magie: celle qui prétend déchiffrer les mystères de la nature, mais aussi celle des poètes, qui recrée dans l'île d'une magicienne un paradis tentateur. L'illusion ne saurait pourtant durer que l'espace d'un songe...
-"Mécènes au jardin." par Marie-madeleine Fontaine. Les joyeux jardins de la Renaissance française semblent devoir tout dire, tout satisfaire. On s'y promène bien sûr, on s'y retrouve en cercle choisi, on y joue, comme dans une maison de plein air, parmi les oiseaux et les parfums, à la fraîcheur de l'ombre et de l'eau. La fête des sens est propice aux amours comme à la contemplation de la nature. Conseillés par leurs amis humanistes, tel Rabelais, les mécènes, qu'ils soient princes, évêques ou notables, se "délectent du jardinage".
-"Les promenades du roi." par Hervé Brunon. Louis XIV est un passionné de jardins qui se promène quotidiennement à Versailles, à Trianon ou à Marly. Magie des fêtes, collations galantes dans les bosquets, féérie des jeux d'eau: ces lieux enchantés entrent aussi dans la logique de la vie de cour et de son étiquette, tout en prolongeant en plein air lunivers du théâtre, si présent dans la vision baroque du monde. Les étapes du roi sont les actes successsifs d'un opéra permanent.
-"Les dérives de l'idylle." par Monique Mosser. Le XVIIIème siècle ne saurait se résumer à l'âge des lumières. L'inquiétude le traverse et transparaît dans certains lieux où les grands excentriques du temps, tels Catherine II de Russie, Horace Walpole ou le prince de Ligne, donnent libre cours à son imagination et à leur jardinomanie. Visionnaire, morbide, obsessionnel, le jardin pittoresque engage en fait une véritable métaphysique du paysage, illustrée ici sous forme de glossaire.
-"Le jardin inspiré." par Catherine Laroze. Ce n'est pas aux caprices d'une mode mais à ce qui apparaît comme un tournant de notre histoire que correspond le retour au jardin observé aujourd'hui. A la perte de repères, il offre une réponse humble mais sûre, dans un rapport direct aux choses, dans la constitution d'un lieu où l'être se ressource. Les jadins familiaux en sont un témoignage. Il y a de l'espoir pour une nouvelle sagesse.
-"De l'animisme archaïque à l'animisme écologique: la place du jardinier." par Gilles Clément. La nature à été laissée pour compt par la modernité qui l'a désanimée. Renouer avec elle, c'est réinvestir le jardin de sa fonction la plus impérieuse, où prennent part la poésie comme la métaphysique. Comment y parvenir sans redonner sa place au jardinier?
-"Le XIX ème siècle sera jardinier." par Monique Mosser. Le "jardin planétaire" de Gilles Clément nous rapelle que jardiner est une manière responsable d'être au monde. Notre époque doit réinventer une relation au lieu, lui retrouver un sens, en particulier dans la ville. Paysagistes et artistes cherchent déjà des réponses: imaginer d'autres formes de gestion grâce à des technologies douces, liées au vivant, accepter de ne laisser que des traces périssables sur terre... parce qu'il porte nos interrogations les plus profondes, le jardin est sans doute un laboratoire d'idées pour demain.
-"Art et nature: une perspective généalogique." par Philippe Nys. Avec la crise de la théorie de l'imitation, à la fin du XVIIIème siècle, le jardin s'est plus que jamais chargé d'un enjeu essentiel: tenter de régler le rapport entre art et nature, assumer en quelque sorte la tension entre l'homme et le monde. Remonter la généalogie de ce rapport, c'est creuser jusqu'aux origines de notre civilisation pour saisir le sens premier du jardin qu'il nous faut aujourd'hui engager à nouveau.
-"Territoires du temps: anthologie." par Hervé Brunon et Pierre Chaliès. Quelques extraits de textes littéraires, de la fin du XIXème siècle jusqu'à nos jours, rendent tangibles certains visages du jardin. On y retrouve ces deux pôles que forment la sagesse-être à l'écoute des palpitations du monde et de soi-même- et la déraison-céder aux illusions, vouloir par exemple fixer l'ineffable. Poètes et romanciers déclinent les relations du jardin au temps: les méandres de la mémoire, le déroulement de la vie, l'intensité d'un instant.
-"Mon arpent de rêves." par Anne-Marie Koenig. Un texte inédit qui nous parle d'un jardin comme un autre...Recevoir chaque odeur, chaque couleur, comme un cadeau, écouter les bruissements de la vie et laisser s'écouler: jardiner est une philosophie ou, mieux, une poétique.
-"Plates-bandes et herbes folles: les ethnologues au jardin." par Françoise Dubost. A travers rites , symboles et pratiques magiques décrits par les ethnologues et les anthropologues, apparaissent, d'une civilisation à l'autre, les invariants de la culture jardinière. Dans les jardins exotiques comme dans ceux de nos campagnes ou de nos banlieues, s'opposent et coexistent mesure et démesure, ordre et désordre, nature et artifice, sauvage et domestique.
-"La part maudite." par Pierre Sansot et Annie Pilon. Le jardin public est-il vraiment une clairière de quiétude dans la jungle urbaine? Rien n'est moins sûr. Ramené au sauvage par la nuit qui le rend angoissant, investi par des populations marginales-exclus, homosexuels-qui s'inventent une socialité parallèle, vandalisé par des actes qui renversent les règles, il n'échappe pas à la violence, comme si la nature prenait sa revanche sur notre obsession de l'ordre.
-"Jardiniers anglais, entre conformisme et création." par Sylvie Nail. Notre image stéréotypée du jardin anglais-le cottage garden à la tenue impeccable, débordant de fleurs-tend à occulter la réalité sociale. D'un côté, la persistance de normes culturelles, véhiculées dans les grandes expositions horticoles ou les prestigieuses propriétés ouvertes au public, s'incarne dans le "jardin de devant", vitrine de la maison. Mais à l'arrière, la créativité peut s'épanouir dans un espace intime, expression de soi, où l'on espère se guérir du tumulte moderne.
-"Poliphile ou les combats du désir." par Gilles Polizzi. Le songe de Poliphile: le titre jouit d'une immense renommée parmi les amateurs de jardins, mais on réduit trop vite l'oeuvre de Colonna (1499) au triomphe de la raison géométrique qui s'incarnerait dans l'île de Cythère. Il faut parcourir avec le héros les paysages déployés dans le récit et les gravures, tour à tour lieux de délices ou d'effroi, pour comprendre que ce livre construit une esthétique du jardin qui va traverser les siècles suivants: celle de l'expressivité de l'espace, où se jouent la découverte de l'eros et le dévoilement du monde.
-"Le jardin des origines: Palissy et du Bartas."par Frank Lestringant. Alors que la France résonne des guerres de religion, deux écrivains protestants rêvent sur l'Eden, son harmonie et sa transparence. Le poète du Bartas imagine Adam dans un paradis géométrique "à l'italienne", peuplé de créatures légendaires et insolites qui l'émerveillent et rendent grace au Créateur. Palissy, le savant potier, conçoit un refuge idéal qui serait comme un livre que l'on feuillette avec ses pieds, où des grottes invitent à plonger dans la vie ténébreuse et fascinante des origines. la fantaisie et l'étrange, exotique chez le premier, rustique chez le second, participent en fait d'une mystique.
-"Les prodiges du prince: Pratolino, refuge féerique." par Hervé Brunon. Pratolino, le parc crée pour François Ier de Médicis à la fin du XVIème siècle, résume toute une époque, du moins telle qu'elle s'est incarnée dans ce personnage frotté d'alchimie et de sciences, rêveur et mélancolique. Un jardin animé de magie: celle qui prétend déchiffrer les mystères de la nature, mais aussi celle des poètes, qui recrée dans l'île d'une magicienne un paradis tentateur. L'illusion ne saurait pourtant durer que l'espace d'un songe...
-"Mécènes au jardin." par Marie-madeleine Fontaine. Les joyeux jardins de la Renaissance française semblent devoir tout dire, tout satisfaire. On s'y promène bien sûr, on s'y retrouve en cercle choisi, on y joue, comme dans une maison de plein air, parmi les oiseaux et les parfums, à la fraîcheur de l'ombre et de l'eau. La fête des sens est propice aux amours comme à la contemplation de la nature. Conseillés par leurs amis humanistes, tel Rabelais, les mécènes, qu'ils soient princes, évêques ou notables, se "délectent du jardinage".
-"Les promenades du roi." par Hervé Brunon. Louis XIV est un passionné de jardins qui se promène quotidiennement à Versailles, à Trianon ou à Marly. Magie des fêtes, collations galantes dans les bosquets, féérie des jeux d'eau: ces lieux enchantés entrent aussi dans la logique de la vie de cour et de son étiquette, tout en prolongeant en plein air lunivers du théâtre, si présent dans la vision baroque du monde. Les étapes du roi sont les actes successsifs d'un opéra permanent.
-"Les dérives de l'idylle." par Monique Mosser. Le XVIIIème siècle ne saurait se résumer à l'âge des lumières. L'inquiétude le traverse et transparaît dans certains lieux où les grands excentriques du temps, tels Catherine II de Russie, Horace Walpole ou le prince de Ligne, donnent libre cours à son imagination et à leur jardinomanie. Visionnaire, morbide, obsessionnel, le jardin pittoresque engage en fait une véritable métaphysique du paysage, illustrée ici sous forme de glossaire.
-"Le jardin inspiré." par Catherine Laroze. Ce n'est pas aux caprices d'une mode mais à ce qui apparaît comme un tournant de notre histoire que correspond le retour au jardin observé aujourd'hui. A la perte de repères, il offre une réponse humble mais sûre, dans un rapport direct aux choses, dans la constitution d'un lieu où l'être se ressource. Les jadins familiaux en sont un témoignage. Il y a de l'espoir pour une nouvelle sagesse.
-"De l'animisme archaïque à l'animisme écologique: la place du jardinier." par Gilles Clément. La nature à été laissée pour compt par la modernité qui l'a désanimée. Renouer avec elle, c'est réinvestir le jardin de sa fonction la plus impérieuse, où prennent part la poésie comme la métaphysique. Comment y parvenir sans redonner sa place au jardinier?
-"Le XIX ème siècle sera jardinier." par Monique Mosser. Le "jardin planétaire" de Gilles Clément nous rapelle que jardiner est une manière responsable d'être au monde. Notre époque doit réinventer une relation au lieu, lui retrouver un sens, en particulier dans la ville. Paysagistes et artistes cherchent déjà des réponses: imaginer d'autres formes de gestion grâce à des technologies douces, liées au vivant, accepter de ne laisser que des traces périssables sur terre... parce qu'il porte nos interrogations les plus profondes, le jardin est sans doute un laboratoire d'idées pour demain.
-"Art et nature: une perspective généalogique." par Philippe Nys. Avec la crise de la théorie de l'imitation, à la fin du XVIIIème siècle, le jardin s'est plus que jamais chargé d'un enjeu essentiel: tenter de régler le rapport entre art et nature, assumer en quelque sorte la tension entre l'homme et le monde. Remonter la généalogie de ce rapport, c'est creuser jusqu'aux origines de notre civilisation pour saisir le sens premier du jardin qu'il nous faut aujourd'hui engager à nouveau.
-"Territoires du temps: anthologie." par Hervé Brunon et Pierre Chaliès. Quelques extraits de textes littéraires, de la fin du XIXème siècle jusqu'à nos jours, rendent tangibles certains visages du jardin. On y retrouve ces deux pôles que forment la sagesse-être à l'écoute des palpitations du monde et de soi-même- et la déraison-céder aux illusions, vouloir par exemple fixer l'ineffable. Poètes et romanciers déclinent les relations du jardin au temps: les méandres de la mémoire, le déroulement de la vie, l'intensité d'un instant.
-"Mon arpent de rêves." par Anne-Marie Koenig. Un texte inédit qui nous parle d'un jardin comme un autre...Recevoir chaque odeur, chaque couleur, comme un cadeau, écouter les bruissements de la vie et laisser s'écouler: jardiner est une philosophie ou, mieux, une poétique.