Architecture
Patrimoine

SE DOCUMENTER

Le centre de ressources du CAUE vous propose une 
bibliothèque spécialisée avec possibilité de prêt de livres.

En savoir +

2003 - par caue31
Ce qui caractérise l'architecture du Mzab, c'est une volonté de pauvreté, l'absence de toute décoration superflue des maisons, et une unité fondamentale qui reflète l'égalité sociale de tous les membres de la communauté. situe à 600 km au Sud d'Alger, dans un site extrêmement
Le-M-zab-une-lecon-d-architecture.jpg
  • Auteurs / Réalisateurs
    Fathy Hassan
    Ravéreau André
    Roche Manuelle
  • Condition d'accès
    En prêt au centre de ressources
  • Editeurs
    Actes Sud
    Sindbad
  • Côte
    C.HIST.A.102
  • Date de parution
    2003

"La vallée du M'zab se situe à 600 km au Sud d'Alger, dans un site extrêmement hostile. Elle est principalement peuplée par les "Beni-Mzab" qui font partie du groupe ethnique berbère Zenata, qui ont été rejoints au IXe siècle par les populations ibadhites originaires d'Orient et du Maghreb.
La doctrine ibadhite ou mozabite est à l'origine de la formation de la communauté mozabite et de la création de ses villes. Elle a façonné son mode de vie, son mode de pensée, son idéal social, culturel et politique.
Historiquement, il faut retenir que les ibadhites sont des citadins qui, dans leur conquête de la vallée du M'zab, ont transité par de nombreuses villes, plus particulièrement à Basra et Kufa en Irak.
La structure urbaine
L'espace mozabite se présente suivant une logique, un ordre bien précis. Il traduit un ordre social bien déterminé et renvoie une image de cohérence et de rigueur. La ville se développe suivant un schéma radio-concentrique, dont le centre est attribué à la mosquée, élément stratégique de la ville autour duquel s'organise la vie de la cité. La mosquée est là pour préserver l'unité, l'intimité communautaire et l'ordre établi.
Cet état d'esprit se retrouve également dans l'architecture qui donne une image de sobriété, de cohérence et de pureté, par le dédale de ses multiples espaces qui permettent aussi bien le regroupement que l'isolement, et enfin, par son échelle, par ses systèmes constructifs judicieux et l'utilisation optimale des matériaux locaux.
L'artifice est absent. Dépouillé et sobre, le choix architectural insiste sur l'"essentiel", l'"utilitaire" et tente surtout d'être en adéquation avec les besoins, les aspirations, les préoccupations quotidiennes des habitants, les moyens dont ils disposent.
Les habitations
La maison est articulée à l'espace public (la rue) par une entrée en chicane1 ou "skiffa", conçue pour préserver l'intimité du groupe des regards étrangers.
La maison constitue l'espace sacré, intime réservé à la femme. Espace introverti, hiérarchisé (allant du public au privé), polyvalent, il obéit à des règles, des normes sociales: discrétion, réception (homme-femme), travaux ménagers, ...
Telle qu'elle est conçue, la maison nous renseigne parfaitement sur ces relations, et notamment sur
- hommes-femmes
- le dedans (féminin) et le dehors (masculin)
- l'ouvert et le fermé: les maisons sont centrées sur elles mêmes, fermées sur l'extérieur, mais ouvertes vers le ciel par l'intermédiaire du patio, notamment pour des raisons symboliques et climatiques
- le sacré et le profane (p.ex. espaces de vie familiale - sanitaires)
L'aspect égalitaire de la doctrine Ibadhite interdit tout effet ostentatoire. Ainsi, de l'extérieur, toutes les maisons sont identiques et communiquent entre elles à travers les terrasses. Les aménagements intérieurs sont réduits à leur plus simple expression."
Ammar Bounaira, architecte