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Histoires de tous les jardins du monde
Aux horizons embrassés par Le Dantec viennent s'ajouter l'Islam et l'Extrême Orient, deux domaines de choix pour l'art des jardins, car c'est bien de l'art de traduire un rapport au monde qu'il s'agit de la première à la dernière ligne. Chez le premier, des analyses décapaient à grands traits les débats d'une époque pour propulser le lecteur au coeur des problématiques retenues par l'auteur. Chez le second, il est guidé au travers de tous les continents et de toutes les époques avec d'avantage de ménagement et de détours qui tiennent parfois du conte, une double indexation par lieux et par personnes et des tableaux chronologiques permettant cependant de retrouver le fil de l'histoire ou un morceau en particulier. Plusieurs bagages sont fournis avant la traversée: considérations mythologiques et botaniques, et charte de Florence, relative à la sauvegarde des jardins historiques. De cette dernière aurait pu traiter la partie époque cotemporaine qui clôt l'ouvrage et l'ouvre tout à la fois sur le paysage, l'histoire de l'art et l'écologie. Sur le plateau de "Bouillon de Culture" Michel baridon avouait modestement avoir conduit ces dix années de recherche panoramique en "passant d'un jardin dans l'autre par simple curiosité". Le plaisir et l'érudition de l'auteur imprègnent effectivement la lecture de cette somme qui répond à l'appel de Michel Collot de voir les littéraires entrer dans le jardin et n'hésite pas à bousculer les frontières entre l'histoire, l'analyse et l'anthologie , cette dernière accueillant aussi bien des traités, des critiques ou des récits de voyageurs. Après avoir lu le chapitre sur le jardin de l'homme sensible où se superposent le plus lisiblement les contextes politiques, culturels et techniques qui voient l'apparition d'un nouveau type de composition, on peut être tenté de lire l'ensemble de l'ouvrage comme une "history" à la manière des observations des scientifiques anglais du XVIIIème, sur lequel Michel Baridon avait déjà produit une communication dans "le jardin, art et lieu de mémoire". Il montrait tout aussi clairement comment la naissance du jardin pittoresque correspond à l'apparition d'une nouvelle manière d'appréhender le monde à l'aide de ces relevés intégrant "le temps de la transformation des choses".