Incontestablement lié à la figure d'Édouard Herriot, maire bâtisseur d'une longévité exceptionnelle, Garnier n'a en effet jamais pu mettre en œuvre, hormis par fragments, le grand projet utopique de la « Cité industrielle » mis au point dès le début du XXe siècle et qui lui tenait tant à cœur. Élève de l'École des beaux-arts de Paris, grand prix de Rome, c'est pourtant à la villa Médicis qu'il travaille à son projet d'une cité industrielle qui fait scandale quand il est reçu à Paris.
Malgré l'oubli et les dénaturations dont ses bâtiments ont parfois été les victimes, ses principales réalisations, les abattoirs de la Mouche, le stade de Gerland, l'hôpital Édouard-Herriot et la cité des États-Unis à Lyon, les villas néo-romaines de Saint-Rambert et de Saint-Didier-au-Mont-d'Or, ou encore l'hôtel de ville de Boulogne-Billancourt qu'il construit à la demande du député maire André Morizet, méritent assurément le détour. Le Corbusier, Auguste Perret et bien d'autres ont rendu hommage à Tony Garnier, soulignant l'atypisme de son parcours, son utilisation précoce du béton armé et, au final, sa contribution éminente à l'architecture et à l'urbanisme du XXe siècle.
Tony Garnier
Architecture
Patrimoine
Tony Garnier (1869-1948), qui édifia l'essentiel de son œuvre à Lyon où il naît au cœur du quartier de la Croix-Rousse est demeuré longtemps méconnu au-delà de sa ville natale.